saroja-nabhaticirepsitartham
drstva gata nirvrtam adya sarve
gaja davarta iva gangam ambhah
Des éléphants tourmentés par un feu de forêt sont très heureux de trouver l'eau du Gange. De même, ô mon Seigneur, Toi dont le nombril donne naissance à une fleur de lotus, depuis que Tu es apparu devant nous, nous ressentons un bonheur transcendantal. En voyant Ta Grâce, que nous désirions contempler depuis si longtemps, nous avons atteint le but ultime de notre vie.
Les bhaktas sont toujours très désireux de voir le Seigneur face à face, mais ils ne Lui demandent pas de Se présenter devant eux car un pur bhakta considère une telle demande comme contraire au service de dévotion. Sri Caitanya Mahaprabhu enseigne cette leçon dans Son Siksastaka. Adarsanan marma-hatam karotu va. Le bhakta est toujours désireux de voir le Seigneur face à face, mais s'il a le coeur brisé parce qu'il ne peut Le voir, même vie après vie, il n'ordonnera jamais au Seigneur d'apparaître. C'est là un signe de pure dévotion. De ce fait, nous trouvons dans ce verset les mots ati-ciraipsita-artham, qui signifient que le bhakta aspire pendant très longtemps à voir le Seigneur. Si le Seigneur, de par Son bon plaisir, apparaît devant un bhakta, celui-ci se sent extrêmement heureux, comme Dhruva Maharaja quand il vit personnellement Dieu, la Personne Suprême. Quand Dhruva Maharaja vit le Seigneur, il n'eut pas le désir de Lui demander une quelconque bénédiction. En vérité, simplement en voyant le Seigneur, Dhruva Maharaja se sentit si satisfait qu'il ne voulut de Lui aucune bénédiction (svamin krtartho smi varam na yace). Un pur bhakta, qu'il soit à même ou non de voir le Seigneur, s'absorbe toujours dans Son service de dévotion, espérant constamment qu'à un certain moment le Seigneur, satisfait, apparaîtra devant lui, lui permettant alors de Le voir face à face.